L’origine du Groupe des Foyers Islamo-Chrétiens remonte à la rencontre de deux couples (un Marocain marié avec une Française, un Français avec une Algérienne) en 1973, lors d’une session organisée aux Avents, près de Castres. En 1976, les mêmes, plus un autre couple franco-marocain, se retrouvent à Touscayras, dans le Tarn. Leur souhait de continuer à se rencontrer en élargissant le cercle, est appuyé par le Secrétariat pour les relations avec l’islam (S.R.I), animé par le P. Michel Lelong et Sœur Janine Carles.
La première rencontre du groupe est organisée en 1977 à la Pentecôte, près de Paris : cinq couples y participent, dont trois continuent à ce jour d’être présents. Dès lors, chaque année, le groupe se retrouve à la Pentecôte, au plan national, tandis que des rencontres régionales sont progressivement organisées.
Depuis son origine jusqu’à ce jour, le Groupe des Foyers Islamo-Chrétiens a rassemblé environs 170 couples. Il s’agit d’hommes et de femmes chrétiens et musulmans, français, maghrébins, turcs, africains…
Les thèmes abordés lors de ces rencontres annuelles sont très variés. Un dossier émanant du groupe mentionne les sujets traités de 1978 à 1984. On peut regrouper les préoccupations du groupe selon trois axes :
– la vie du couple islamo-chrétien
– le domaine social
– la dimension de la foi
Le GFIC fonctionne par la volonté de chacun avec un triple souci :
– un souci de vérité avec un profond respect les uns des autres
– un souci de reconnaissance de la pensée de l’autre en même temps que de l’affirmation de sa propre conviction
– un souci de respect de l’autonomie de chacun, mais dans une forte conscience de solidarité et de fraternité.
Il en résulte une grande liberté dans l’expression, une vivacité certaine des débats, une confrontation approfondie des idées et des expériences qui attirent chaque année de nouveaux couples en formation. Un temps de prière en commun est proposé à chaque rencontre, ainsi que la prière rituelle pour les musulmans et l’Eucharistie pour les chrétiens.
Aujourd’hui, les mariages islamo-chrétiens semblent mieux acceptés par la société française. Mais les obstacles de tous ordres ne manquent pas. La proposition de la foi aux enfants est très diversifiée selon chaque couple. Voici le témoignage de Nicole et de Youssef, alors que leurs deux filles étaient âgées de 15 et de 13 ans : « Nous avons tenu à leur transmettre les deux religions sans rien leur imposer. Elles se détermineront elles-mêmes. Chaque dimanche matin, nous étudions les textes du Coran, de la Bible et des Evangiles. Ce qui compte, dans une société menacée par l’athéisme c’est l’éveil à la foi, à Dieu ».
Le groupe des foyers islamo-chrétiens témoigne fortement que si les différences peuvent constituer, surtout au départ, un handicap, elles sont fondamentalement une richesse et un supplément de valeur pour les familles concernées.
Plusieurs rencontres sont proposées au fil de l’année. Des hommes, des femmes et leurs enfants ont l’occasion d’y faire l’expérience de moments privilégiés de convivialité, de partage spirituel mais aussi de réflexion sur l’éducation des enfants et la transmission, notamment.