Aucune sourate du Coran n’interdit expressément à une femme musulmane d’épouser un homme non-musulman. Les textes se contentent d’autoriser explicitement les hommes musulmans à épouser une femme juive ou chrétienne.
Pour autant, dans le silence des textes, des juristes musulmans ont, il y a bien des siècles – et dans un contexte où l’homme était censé transmettre la religion et où la femme était vue comme n’ayant pas son mot à dire –, instauré une théorie selon laquelle il était proscrit, pour une femme musulmane, de se marier à un homme juif ou chrétien.
Quelques sources doctrinales :
- « Le mariage interreligieux selon le Coran et l’Islam », par le Dr Cyrille Moreno al-Ajamî ; l’auteur y procède à l’analyse littérale des versets mettant en évidence l’argumentaire coranique concernant le mariage interreligieux ;
- « Un projet de mariage. Ce qu’il faut savoir » , par Sœur Béatrix Dagras.
A notre sens, comme il est d’usage en droit, dans le silence des textes, précisément, cette interdiction n’existe en réalité pas : ce qui n’est pas interdit est autorisé.
Il reste que dans ce contexte, les imams refusent tous à ce jour, à notre connaissance – même si certains ont pu, semble-t-il, dans le passé, l’accepter, ce qui n’est plus le cas –, de célébrer l’union d’une femme musulmane avec un non-musulman, même croyant. La majorité considère qu’une telle union est prohibée, sur la base du raisonnement évoqué ci-dessus. D’autres imams, minoritaires, estiment qu’elle est permise, mais n’acceptent pas pour autant d’en célébrer, par peur d’être rejetés par la communauté musulmane.
En tout état de cause, le mariage religieux musulman est un contrat, qui n’est retranscrit dans aucun registre officiel d’état civil laïc ou religieux en France. La présence d’un imam n’est requise par aucun texte religieux. Il n’est donc absolument pas nécessaire, d’un point de vue strictement religieux, qu’un imam officie.